Séquestrée, menacée et tabassée. Une huissière de justice travaillant à Antananarivo a récemment été victime de violences en pleine exercice de ses fonctions. « Tout s’est passé le 12 mai, vers 8h du matin. Maître Jonah Olivia Razafindrahasy et moi, nous nous sommes rendus chez une famille à Antananarivo pour y déposer une sommation concernant une affaire litigieuse. La personne concernée nous a d’abord bien accueillis chez elle, avant qu’une jeune femme arrive et insiste pour nous demander de déplacer notre véhicule. Pendant que je sortais pour le faire, j’ai entendu des cris et me suis aussitôt hâté pour voir ce qui se passe. En forçant la porte fermée, j’ai vu Maître toute tremblante, sans ses lunettes de vue ni masque. Elle a été agressée, vu son état de détresse », rapporte M.Nirina, clerc de la victime et non moins témoin de l’acte de violences. « La victime, affaiblie par les agressions, a été aussitôt emmenée à l’hôpital de Soavinandriana, le plus proche du lieu où elle a fait la descente. Après les consultations, la huissière a obtenu un certificat médical attestant son interruption temporaire de travail pendant 15 jours, selon les témoignages.
« Maître Olivia est un bon vivant, mais l’on a vu une femme tremblante et en sanglots lors de son admission à l’HOMI. Cette agression est une atteinte à l’honneur d’un huissier de justice, punie par la loi en vigueur. De plus, l’état de droit est bafoué puisque les huissiers s’en assurent, à travers leurs missions », informe Maître Hery Andriantsima, porte-parole de la Chambre nationale des huissiers de justice et Commissaires-priseurs. Celle-ci condamne les agressions commises à l’encontre de ses pairs et soutient la victime dans les procédures pour porter plainte contre les auteurs.
Lors d’une déclaration faite face à la presse, hier à Anosivavaka Ambohimanarina, ladite Chambre nationale n’a pas manqué de rappeler les missions des huissiers de justice. Selon la Loi n°2005-034 du 20 février 2006, relative au statut des huissiers, ils sont considérés en tant qu’officiers ministériels et partenaires de la justice. Ils se chargent entre autres de la signification, de la notification des verdicts ou dossiers des notaires ainsi que de l’assignation sur les litiges. A cela s’ajoute la citation aux affaires judiciaires ou encore l’exécution des verdicts. D’un autre côté, ils jouent le rôle de police d’audience ou d’audiencier et se chargent de divers procès-verbaux. Ils exécutent leur mission à caractère authentique faisant foi. « Ils ne peuvent être victimes de rébellion, c’est-à-dire toute voie de fait et de violence. En cas d’outrage ou atteinte à leur honneur en pleine exercice de leur fonction, les auteurs risquent l’emprisonnement ou la réclusion », avance un membre de la Chambre. Celle-ci dénonce d’ailleurs les intimidations faites à leur encontre par de tierces personnes, sous prétexte que ces dernières sont proches des autorités. D’autres usent de leurs titres ou abusent de leurs pouvoirs pour menacer ces officiers ministériels. Affaire à suivre !
Recueillis par Patricia Ramavonirina